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Parlez-vous le wabi-sabi?

 

Le wabi-sabi, un style, une philosophie.

Nous vous parlions dans un article précédent de l’avènement du style Japandi. Voici le wabi-sabi, so t-r-e-n-d-y. Votre voisin de palier féru de tendances s’extasie sur votre salon “whaaaah, il est super wabi-sabi ton salon, j’adôôôre”, et vous ne savez pas comment le prendre? C’est que vous n’êtes pas tout à fait à la page  Session de rattrapage.

 

侘寂 : mais qu’est ce que ça veut bien dire?

En japonais, l’idéogramme wabi (侘) renvoie à la solitude, la simplicité, la mélancolie. Mais n’en ressentez pas simplement le spleen, et ajoutez-y plutôt la plénitude et la modestie que l’on peut éprouver face aux phénomènes naturels. Alors vous ne serez plus très loin du wabi.

Le sabi quant à lui (寂, de rien) évoque la patine des objets que le temps dépose ou l’odeur d’un vieux livre, la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes. Trop droit ou lisse c’est ennuyeux. Passez la paume de votre main sur la pierre d’un temple, le bordage lustré d’un vieux bateau. C’est imparfait et ça raconte une histoire. Prenez un vieil outil en bois, modeste et en plus réparé, et ça parle encore plus fort.

Le concept du wabi-sabi prône, vous l’aurez compris, le dépouillement et les matières naturelles comme le bois ou la pierre, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l’existence. Pas d’accumulation d’objet mais plutôt quelques pièces choisies qui s’harmonisent les unes aux autres, et qu’on garde.

Il est aux antipodes de notre façon parfois de vivre… et de consommer. Décroissance joyeuse et positive? Pas loin.

Ça vous donne envie de faire une petite sieste ? Aller, laissez-vous envelopper par la philosophie japonaise et installez-vous au milieu de vos plantes grasses assis en tailleur sur votre banquette.

 

Un autre regard face à l’objet.

Dans son essai “L’éloge de l’ombre” (un pilier fondateur chez Maison Saman), Tanizaki évoquait les grandes différences culturelles entre l’Orient et l’Occident à l’égard de l’objet. Quand les occidentaux astiquent et font briller l’argenterie, les japonais – écrit-il – leur préfèrent la patine du temps, cette ombre mystérieuse à laquelle l’humain n’a pas accès.

Et ce n’est pas dégoûtant.

Alors si vous êtes enclin au wabi-sabisme, laissez donc vos couverts tranquilles, non mais.

 

Un dérivé du wabi-sabi, le kintsugi.

Un nouveau maki ? Plutôt une pratique dérivée de l’esthétique du wabi-sabi.

Pour la résumer grossièrement, on considère l’imperfection des lignes d’un objet comme sublime et cette philosophie amène l’objet à sa propre perfection. C’est ainsi qu’on a vu renaître la tendance de la vaisselle en céramique ou en terre cuite aux bords irréguliers, ou encore des plateaux de table en bois brut. Vous savez, ceux d’un seul tenant et aux bords naturels live edge, ceux qu’on adore. Mais si!

Vous avez un vieux bol cassé ? “Recousez”-le d’or et le voici kintsugi. C’est en somme une véritable philosophie de la dé-consommation et une ode aux « cicatrices ».

Vous avez envie d’un peu de lecture ludique et poétique: voici une recommandation de livre jeunesse. Et un podcast dédié à ce sujet.

Place à la nature et à la sobriété heureuse dans vos intérieurs. Nous suivons la trajectoire. Les couleurs en plus.

With love,

Maison Saman.

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